Le retour au travail d'un collaborateur après un burn out
- Karine CELAYA
- 19 sept. 2024
- 2 min de lecture
Le burn out me semble encore tabou aujourd'hui, même si tous les indicateurs sont là, je remarque que c'est un terme qui est souvent évité, comme s'il était un aveux de faiblesse pour la personne touchée, ou un aveux de défaillance pour la structure du collaborateur. Il est pourtant utile d'appeler un chat un chat, car il y a un constat que je fais au quotidien dans mon bureau, ou au détour de conversations avec des RH et des managers: les personnes qui reviennent de congé maladie long et ayant montré des signes de burn out nécessitent d'être accompagnées dans la reprise de leur activité. J'ai échangé avec une responsable RH, très bienveillante qui cherchait à garantir les bonnes conditions de retour d'un de ses collaborateurs. Celui-ci justifiait son congé par des managers toxiques, même si plusieurs changements avaient été faits. Non pas que je remette en doute la possibilité que le comportement des managers puisse être réajusté, et là aussi un accompagnement serait pertinent. La responsable RH réfléchissait à un aménagement de poste, le choix d'un bureau agréable, un nième changement de manager, des arguments motivants pour encourager le collaborateur à revenir. Démarche très louable, mais voici ce que je souhaite vous partager: un des risques dans la reprise d'activité du collaborateur est le collaborateur lui-même. Je m'explique: un des syndromes typiques du Burn out, épuisement professionnel au niveau mental, physique, psychique, où le corps a imposé la limite que le cerveau n'acceptait pas d'entendre, est l'encrage de référentiels de plus en plus inatteignables. Le référentiel quantité et qualité de travail, le niveau d'exigence qu'il a envers lui même quand il revient sur son lieu de travail est LE MÊME que celui qu'il a laissé lorsqu'il a explosé en vol et a dû être arrêté. Cela implique que lorsqu'il va reprendre, avec un corps en vigilance qui a souffert, prêt à se remettre en mode "sécurité" à la moindre alerte, il n'aura pas encore (ré)appris à poser ses garde-fous, à nuancer, à retrouver et respecter un nouvel équilibre réaliste pour lui. La spirale infernale n'est pas bien loin, dans laquelle il se retrouvera en défaut, ne pouvant pas réaliser ses tâches, s'impliquant plus et plus longtemps pour y arriver, s'isolant de ses collègues pour ne pas montrer ses difficultés qui lui feront remettre en question ses propres compétences. La rechute se profile... Je ne peux que vous encourager à faire appel à des coachs pour l'accompagner à une reprise. Oui DES coachs, que vous proposerez à votre collaborateur pour que lui-même choisisse celui avec lequel " ça match", avec lequel il sera OK pour aborder cette vulnérabilité qu'il n'accepte pas encore, avec lequel il va trouver une manière de faire autrement, qui lui conviendra totalement. Ce sera déjà pour lui, la première étape dans laquelle il deviendra acteur de sa propre reconstruction.

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